Lorsque l’on entend parler de "l’initiative Minder" on se dit immédiatement : C’est l’initiative qui dit STOP aux salaires abusifs. Il faut donc la soutenir, oui mais…

Si l’on compare l’initiative Minder au contre-projet proposé, on remarque que l’OBJECTIF RESTE LE MÊME POUR LES DEUX ! Les salaires des «top-managers» doivent être mieux règlementés. L’initiative a rempli pleinement sa mission : amener le sujet en votation. Dès lors, ce n’est pas parce que l’on soutient l’initiative Minder que l’on est contre les salaires abusifs et d’un autre côté, ce n’est pas parce que l’on préfère le contre-projet que l’on se montre laxiste en la matière. Les deux sujets soumis au vote le 3 mars prochain poursuivent le même objectif, ils se rejoignent donc sur le fond. La grande différence repose sur la forme et plus particulièrement sur la mise en application de l’objet qui sera retenu au soir du 3 mars prochain.

Au-delà des petites différences «techniques» sur le fonctionnement des assemblées générales des sociétés cotées en bourse, sur le processus de détermination de la masse salariale pour ne citer que ceux-ci, la grande différence entre l’initiative et le contre-projet repose sur leur mise en application respective et c’est bien sur ce point-là qu’il s’agit de faire attention !

L’objectif principal est avant tout de mettre un frein à l’envolée des salaires et des rémunérations abusives et le plus tôt sera le mieux ! Si l’initiative passe, son application sera effective une fois que le texte aura passé tous les échelons législatifs et tous les lissages administratifs qu’appelle la rédaction d’une nouvelle base légale. Par contre, le contre-projet est prêt à l’emploi et ce dans un délai de trois mois ! Rappelons-nous par exemple du vote du 28 novembre 2010 sur l’initiative pour le renvoi des étrangers criminels (Initiative sur le renvoi), où en sommes-nous à l’heure actuelle ? Cette base légale voulue par le peuple est-elle aujourd’hui en application ? Non.

Dès lors, si nous ne voulons pas que le sujet se perde dans les méandres de l’administration fédérale, passe de commission en commission, nous avons tout à gagner à voter pour le contre-projet !

Cédric Anker, secrétaire UDC Courroux-Courcelon