Le texte proposé par l’UDC Jura, d’abord minimisé par les services de l’Etat jurassien, a dans un premier temps réussi à rassembler le nombre de signatures requis puis a passé la rampe de l’analyse juridique du texte. La proposition effectuée est donc fondée et ne contrevient ni à un accord international ni à une autre disposition légale en vigueur.

Quelques mois après avoir été rendue publique, quel plaisir de constater que notre initiative remporte déjà un franc succès, tant auprès de la population que de certaines institutions étatiques puisque certains cantons sont en train de calculer l’effet bénéfique que cette initiative pourrait leur rapporter si d’aventure ils venaient à l’adopter également. L’UDC Jura ne boute également pas son plaisir de constater que cette initiative crée la discussion au sein des instances cantonales jurassiennes, lesquelles en parlent de plus en plus favorablement.

Bien que la situation économique en Suisse soit bien meilleure que dans l’union européenne, ce n’est pas une raison pour rester inactifs en matière d’imposition transfrontalière. L’augmentation du nombre de travailleurs frontaliers n’a pas seulement lieu dans le Jura ! Les cantons de Vaud et de Genève sont également touchés de plein fouet par cette augmentation massive detravailleurs frontaliers, augmentation qui est accompagnée d’une augmentation de frais également ! Le cas vaudois est intéressant car la CGN a du augmenter sa flotte pour permettre aux travailleurs frontaliers de traverser le lac Léman. Lors du reportage de la RTS, on a pu entendre de la bouche du porte-parole de la CGN que la France demandait aux autorités suisses de prendre en charge les frais relatifs à ce mode de transport. À Genève tout comme dans le Jura, les infrastructures routières sont également fort utilisées et leur entretien est à la charge des autorités suisses.

Ce n’est pas parce que notre région emploie énormément de travailleurs frontaliers que nous roulons sur l’or. L’activité professionnelle des travailleurs n’est nullement remise en cause, cependant il y a lieu de considérer le sujet sous tous ses angles. Avec l’acceptation de l’imposition à la source des frontaliers, ceux-ci ne vont pas payer plus d’impôt et c’est une bonne chose car cela montre le caractère équitable du texte. Ce qui va changer, c’est que nous pourrons nous assurer que les frais occasionnés par cette activité transfrontalière sur nos infrastructures routières - pour ne citer que cet exemple - pourront être financés par le fruit de l’imposition à la source, laquelle nous permettra de garder une maitrise sur la gestion de cet argent afin de pouvoir reverser l’impôt dû aux autorités françaises en étant en possession de tous les chiffres. Comme on dit : Qui paie, commande.

Cédric Anker, conseiller communal