Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Ministres, Chers collègues,

Cette interpellation a uniquement été déposée pour donner la possibilité au Gouvernement jurassien de se prononcer sur le sujet, comme cela a été fait par le PDC dans les autres cantons comme par exemple en Valais.

L’interpellation n° 814 est une intervention téléphonée et simplement copiée pour soutenir la ministre des transports au niveau fédéral. Revenons donc à nos moutons.

Lors de la session de mars dernier, le Conseil national a renoncé à maintenir le prix de la vignette autoroutière à 40 francs prétextant que l’argent pris dans la poche de l’automobiliste servirait à financer de nouveaux tronçons routiers. Les élus ont évoqué la nécessité de construire ou d’entretenir à l’avenir 400 kilomètres de routes supplémentaires dans le réseau des routes nationales ! A la seule découverte de ces chiffres, nous aurions dû nous satisfaire de ce financement qui apporterait une amélioration directe au réseau routier du pays. A y regarder de plus près, la situation est pourtant bien différente.

Le référendum a abouti facilement avec plus de 100'000 signatures, c’est que chaque année l’Etat perçoit 9,5 milliards de francs auprès des utilisateurs de la route en impôts, taxes et redevances et nous ne rajoutons pas à cette somme les amendes perçues, qui vont directement nourrir les caisses de l’Etat. La question fondamentale est donc de savoir pourquoi les encaissements perçus auprès des automobilistes sont insuffisants pour financer les charges des transports privés individuels ?

Pour l’UDC et les signataires du référendum, la réponse se trouve dans l’affectation de ces impôts et redevances. En effet, plus de 70% de cette masse d’argent – les 9,5 milliards - est affectée à d’autres buts, en l’occurrence au financement des transports publics. Oui Mesdames et Messieurs, plus de deux tiers (2/3). Par ailleurs, il n’y a pas d’urgence à relever le prix de la vignette compte tenu de la réserve de 3,8 milliards accumulée dans la caisse routière au niveau fédéral.

L’UDC Jura est d’avis que la circulation individuelle privée se finance largement, elle couvre les frais induits par le trafic automobile privé, laissant même apparaître un important excédent. Aujourd’hui, ceux qui évoquent le manque de financement des infrastructures routières pour justifier une augmentation de 150% de la vignette ne sont pas corrects. Ils oublient que les redevances induites par la circulation routière passent de la poche de l’automobiliste vers les caisses de l’Etat. 

L’autofinancement de nos infrastructures routières ne justifie simplement pas une augmentation de 150% de la vignette autoroutière. Suite au dépôt du référendum, le peuple suisse pourra se prononcer et s’exprimer contre cette volonté politique de nos élus de se servir dans la poche des automobilistes.

Chantage ! Oui, chers collègues, du chantage !

Car d’après le ministre Receveur : «Le Jura pourrait être indirectement touché par un projet de contournement de la ville de la Chaux-de-Fonds et qu’en cas de refus de la hausse du prix de la vignette le 24 novembre, le projet de développement de la H18 serait mis en péril». Il faut encore faire un autre calcul. Combien les automobilistes jurassiens paieront de plus par année avec l’augmentation de la vignette à 100 francs ? D’après les statistiques tirés du parc des véhicules environs 2 millions de francs de rentrées supplémentaires et cela uniquement financé par les automobilistes jurassiens. Et là encore deux tiers partent pour les transports publics.

Est-ce que l’entretien de la H18 coute 2 millions par année ?

Si l’augmentation devait être acceptée par le peuple Suisse, alors l’UDC demandera au Gouvernement jurassien de reprendre en contre partie des routes communales à sa charge pour soulager financièrement les communes jurassiennes.

J’invite donc la population de ne pas se laisser intimider par les propos tenus par le Gouvernement jurassien ou du Conseil fédéral et d’aller voter massivement NON à l’augmentation de la vignette autoroutière le 24 novembre 2013.

Merci de votre attention.

Didier Spies, député suppléant.